Les Antipolitiques et les sections d’Aix : du duo fraternel au duel fratricide

Les Antipolitiques et les sections d’Aix : du duo fraternel au duel fratricide

Communication pour le séminaire de recherche universitaire « Esprit des Lumières et de la Révolution française »
Jean-Baptiste Budjeia, Doctorant en histoire moderne, Les Antipolitiques d’Aix et leur réseau d’affiliation (1790-1795). Une illustration de l’exercice démocratique pendant la Révolution française. Directeur de thèse : Hervé Leuwers, Professeur des Universités à Lille, Institut de Recherches historiques du Septentrion (IRHiS) – UMR 8529
 
            Un préalable s’impose, resituer les Antipolitiques dans le contexte global de la sociabilité politique révolutionnaire, plus spécifiquement provençale, et dans le contexte politique de la ville d’Aix.
            Les Antipolitiques étaient des cultivateurs et des artisans réunis en club le 1er novembre 1790[1] à l’initiative d’un « curé rouge », homme des Lumières connu notamment pour ses charges… anticléricales, l’abbé Rive. C’est d’ailleurs lui qui définit le plus explicitement la philosophie politique du club :

« Sommes-nous libres en France, ou la liberté dont on nous y flatte, n'est-elle qu'un leurre ? C'est ce qu'il faut nécessairement expliquer au Peuple. Si nous y sommes véritablement libres, nous y sommes égaux, parce que nous y sommes tous hommes, & qu'il n'y a point d'homme qui y soit plus homme qu'un autre. Il ne nous y faut donc que de vrais démagogues, & de justes démophiles[2]. »

Il conviendrait d’ajouter à ceci des principes farouchement anticléricaux, voire anti-religieux.
        Les Antipolitiques s’établirent dans le contexte brûlant des menaces contre-révolutionnaires[3], en concurrence directe avec le jeune club jacobin de la ville, créé au printemps précédent[4] par des hommes de loi et qui comptait parmi ses membres Jean Espariat, le maire de la cité[5]. Aix était alors un district important, mais également le chef-lieu du département des Bouches-du-Rhône. Le modérantisme des autorités constituées et leur impuissance face aux « aristocrates », tandis que, comme le soulignait Michel Vovelle, Nice, Turin et le comte d’Artois sévissaient à proximité, puis tandis que la patrie avait été déclarée en danger, aboutit à l’arrachage, dans l’illégalité, des autorités départementales par les Marseillais, emmenées de force dans la cité phocéenne[6]. Cette rivalité historique et politique entre les deux grandes villes du Midi provençal nourrissait de facto une relation ambivalente entre les Antipolitiques d’Aix et les puissants Jacobins marseillais.
            
Caractérisés par une sociologie populaire au moins jusqu’à décembre 1792, les Antipolitiques avaient certaines analogies avec le club des Cordeliers de Paris et obtinrent tardivement l’affiliation de la grande Société des Amis de la Constitution[7]. Par ailleurs, leur patriotisme prononcé leur permis d’établir et de contrôler, non sans soubresauts, un puissant réseau constitué, à la veille de l’insurrection « fédéraliste », de 80 sociétés.
           
        Nonobstant, au printemps 1793 et à l’instar des difficultés rencontrées par les Jacobins marseillais, les Antipolitiques d’Aix étaient chahutés par les sections de la ville. Investies par les modérés, celles-ci allaient nouer une alliance avec les notables de la municipalité pour remettre en cause toutes les actions réalisées par le club, armées de la volonté de le renverser. Au-delà de la question de la probable tentative de revanche des modérés – nous entendons par ce mot des patriotes issus de la notabilité, soucieux d’une application modérée de la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen –, nous nous proposons d’interroger à la fois l’ambivalence des relations entre clubistes et sectionnaires aixois et la nature réelle de leurs différends. Pour tenter d’y répondre, nous analyserons l’évolution de leur rapport de force, de la dépendance des sections à l’autorité du club dans un premier temps, à leur autonomisation spectaculaire, appuyée par les modérés de Marseille. Nous verrons d’ailleurs que le club d’Aix n’est pas étranger à ce processus. 
 
 
 
Le rapport aux sections : du duo fraternel au duel fratricide
 
        Le 1er septembre 1792, la ville d’Aix vivait un moment de communion patriotique alors que la monarchie avait trébuché aux Tuileries plusieurs semaines auparavant et que la République n’avait pas encore été officiellement proclamée. « Une deputation de la section des petits Carmes [viennent ?] invite la société a assister à la plantation de larbre de la liberte. La societe aquiesse a cette demande et delibere dy assister en corps[8]. » Célébration de la liberté doublée du rappel par la société populaire qu’elle est une légion de la Révolution toujours vigilante. Mais peut-on considérer la société des Antipolitiques et la section des Petits Carmes comme deux entités équivalentes ? Si une société populaire est une association « privée » réunissant des citoyens dans le but de participer à l’exercice démocratique[9], les attributions électives des sections, c’est-à-dire des fractions du peuple souverain, n’ont pas vocation à en faire ni des auxiliaires des clubs politiques, ni des structures rivales. Elles sont des circonscriptions administratives et par conséquent n’ont pas un cadre assimilable à celui d’un club politique. Pourtant, s’apprêtaient à advenir deux phénomènes complémentaires et paradoxaux ; les sections d’Aix allaient dépasser le cadre de leurs fonctions initiales et elles le devraient pour partie aux Antipolitiques.
 
Les sections d’Aix
 
            En février 1790, la ville d’Aix s’était dotée de sa nouvelle administration, avait élu son premier maire et avait procédé à la création de ses six sections[10] : l’Oratoire, les Carmes-déchaussés, les Grands-Augustins, les Grands-Carmes, le Collège et le Séminaire[11]. Elles étaient réparties sur la ville et sa campagne environnante. L’extrait des registres de délibérations du corps municipal détaille avec une grande précision l’organisation du territoire, jusqu’aux hameaux de Puyricard, du Jas de Bouffan ou d’Éguilles. Des membres des Antipolitiques se retrouvent dans plusieurs sections de la ville. Celle de l’Oratoire a accueilli un local de réunions des clubistes, certes de façon éphémère[12]. Quant à la section du Collège, c’est celle du Collège national, au nord de la ville, section où siège la Société des Amis de la Constitution.
Les relations entre Antipolitiques et sectionnaires commencent à être régulières dans les sources à partir de la fin décembre 1792. Elles sont très changeantes, d’une ambivalence extrême et s’il est probable que clubistes et sectionnaires aient voulu dans un premier temps présenter un front uni, il semble assuré qu’un jeu de dupes ce soit installé. Sans nous risquer à une lecture téléologique, il nous apparaît que les premiers ont voulu assoir une autorité, les seconds ont cherché les moyens d’émerger. Néanmoins, a contrario des phénomènes observés par Laurent Brassart[13] et Alan Forrest, le duel, en Provence, entre clubs et sections, ne saurait être réduits à la décision d’accueillir ou de rejeter « la propagande antijacobine[14] ».  
 
Les changements de nom ou « l’adoubement républicain »
 
        Il peut être étonnant de se référer à un cérémonial d’Ancien Régime, mais lorsque trois des six sections de la ville se présentent en séance des Antipolitiques relativement à leurs changements de nom, quelque chose de l’ordre du rituel de passage se joue. L’adhésion accordée par les Antipolitiques aux sections confère à ces dernières une dimension particulière. Une étape vient d’être franchie, c’est une arme qui leur a été remise. Certes, l’arme est symbolique, mais la puissance des symboles était constitutive de cette République française naissante[15]. Une députation de la section des Petits Carmes présente donc une pétition ayant obtenu adhésion de l’ensemble des sections, elle souhaite désormais s’appeler la section des Sans-Culottes[16]. Les autres suivent, accompagnées en séance par le concierge, sous les applaudissements. Le club donne adhésion pour que « la section des Augustin [soit] sur nomé section de lunion[17]. »

Le rituel d’entrée en salle, de la barrière à la prise de parole en passant par l’accompagnement des commissaires de salle, est analogue à celui qui est mis en place dès qu’un patriote ou une députation de patriotes non membres de la société souhaite prendre la parole en séance des Antipolitiques. Le fait exceptionnel réside dans la demande d’adhésion à une délibération qui n’est pas celle d’une société populaire et cette recherche de reconnaissance d’une légitimité par l’autorité morale des clubistes aixois. C’est perceptible le 28 décembre. Le procès-verbal notifie en effet que la section des Grands-Carmes « desire de ce dénommér section de legallitté et demance a la societé son adesion, ce qui a été ûnanimement deliberé[18]. » La section désire, la société consent.

        Cela est d’autant plus marqué lorsque se présente la section du Collège, car cette fois-ci les Antipolitiques émettent une réserve d’importance. Tandis que le Collège a obtenu des autres circonscriptions adhésion pour s’appeler désormais section de la Révolution, « la societe y adhere mais en observant aux deputes que cette section na pas dans des occasions importantes donné des preuves aussi vigoureuses de patriotisme que le nom quelle veut prendre indique et quelle ne donne son adhesion que parce quelle est persuadé que lavenir cette section agira avec plus de force[19]. » Déjà point l’accusation de « modérantisme » à l’endroit de ces citoyens d’un quartier aisé, celui-là même où siégeait la société rivale des Amis de la Constitution. Accusation probablement anticipée par la section du Collège et de « ces patriotes de 92 » qui amenait subtilement l’adhésion des autres sections de la ville. Et tout aussi subtilement, les Antipolitiques glissaient un avertissement.
Les six sections d’Aix n’entendent plus être limitées à leurs prérogatives initiales, mais ont les velléités d’être des symboles en action de la Révolution. La première section est devenue celle de la Liberté, la deuxième celle des Sans-Culottes, dans laquelle on trouve un chirurgien, un docteur en médecine, des orfèvres, perruquiers[20], … La troisième est la section de l’Union, la quatrième celle de l’Égalité. La cinquième s’offrait une façade radicale en devenant la section de la Révolution. La sixième enfin se nommait désormais… la section des Piques. 
        Relativement aux sections de Marseille, Jacques Guilhaumou n’évoque rien qui s’apparenterait à la sollicitation de l’autorisation du club. La volonté des Antipolitiques de poser une autorité va de pair avec leur volonté de représenter le peuple souverain, d’asseoir leur légitimité de contre-pouvoir radical face à une municipalité jugée de plus en plus « modérée ». Flattés par des notables qui jadis les méprisaient[21], les cultivateurs et artisans du club devaient penser que les assemblées s’en remettaient à leur contrôle. Les sections concernées justement, obtenaient elles aussi une reconnaissance de légitimité, elles avaient été « adoubées » par les patriotes de la première heure, par ceux qui presque depuis le début de la Révolution n’avaient eu de cesse de souffler à Aix sur les braises du patriotisme, fait grandir les principes, affronté la contre-révolution et dont deux d’entre eux avaient participé directement à la chute de la monarchie. Mais l’opposition allait s’installer entre Antipolitiques et sectionnaires, rendant chimérique, comme dans l’espace septentrional, « l’union de tous les républicains[22] ».
 
De la permanence des sections à la volonté de les limiter

        Le « modérantisme » municipal contre lequel les Antipolitiques s’étaient dressés avait abouti à l’expédition marseillaise du 22 août et au transfert du siège du département dans la cité phocéenne. Les Antipolitiques cherchaient alors à contrôler la ville. Au début de l’année 1793, ils exigeaient autant de la municipalité que des sections, pétitionnant à la première « […] a le fet que le section soit asamble demain 7 du courant et que le seance se tien dron depui 4 heure du soir jus que 8 heure et que lescrutin ne poura etre fermé quapre 8 heure[23]. » Le scrutin concerne-t-il le procès du roi ? Si tel est le cas, la délibération serait en pleine contradiction avec celle de la veille refusant l’appel au peuple[24].

Pour autant, ce ne serait pas là la seule contradiction des clubistes. Quelle stratégie avait les Antipolitiques ? Était-elle même claire pour eux ? Il est permis de se poser la question tant ils semblent avoir décidé une chose et son contraire relativement à l’appel au peuple ou à la permanence des sections[25]. Ont-ils été dépassés par les évènements, ceux-ci prenant un cours qu’ils avaient mal anticipé ? Assurément. Alors que le 5 janvier ils s’adressaient à la Convention nationale pour exhorter les députés à juger le roi sans appel au peuple, le 25, ils pétitionnaient à la municipalité l’exhortant à assembler les sections pour se « prononcer au plutôt sur l’execution de la mort de Louis Capét[26]. » 

 Dès lors, ils allaient régulièrement chercher l’appui des sections relativement à des délibérations importantes, comme s’ils voulaient s’imposer comme l’alternative pour la représentation des citoyens. D’une certaine manière, ils mettaient en place l’exercice de « démocratie directe » identifié par Jacques Guilhaumou dans le cadre des sections marseillaises[27], mais les Antipolitiques en gardaient le contrôle, du moins le pensaient-ils. Dans leur tentative de renverser la municipalité, les Antipolitiques avaient obtenu le soutien du district[28], autorité constituée. Mais ils tentèrent également d’obtenir celui du souverain, « […] a leffet de changér tous les notables de la commune et de mettre des citoyen […] qui merite la confiance publique[29]. » Certes, les Antipolitiques faisaient ici appel aux sections dans le cadre de leurs attributions, mais les clubistes s’apprêtaient à ouvrir la boîte de Pandore. Désormais, il ne s’agirait plus de se contenter d’assemblées ponctuelles, puisqu’ils pétitionnaient au district et à la municipalité pour convoquer la permanence des sections « […] dan la plus grande surveillance pour decouvrir et detruire tous les factions qui pourait se apercevoir[30]. » Ici et précocement, il y a une analogie avec le contexte sedanais étudié par Maxime Kaci, à ceci près que dans les Ardennes, ce sont les sections elles-mêmes qui se déclarent permanentes le 14 juillet[31].
Les Antipolitiques ambitionnaient d’exercer dans les assemblées sectionnaires cette mission de vigilance qui les caractérisait, constitutive d’une politique de salut public. Mais cette décision n’avait pas été le fruit d’une délibération apaisée. Au sein de la société populaire, des Antipolitiques avaient perçu que la permanence serait le point de départ d’un conflit entre citoyens. Ainsi, Vaucel déclara au juge de paix le 21 avril 1793 :

« ayant entendu dire que le projet des sections étoit de dissoudre la société, on fit la motion de tenir les sections permanentes ; je m’y opposai en donnant pour motif que les patriotes ne pouvoient pas se partager, qu’il fallait suivre l’exemple de nos freres de Marseille qui avaient fixé les jours de séance de leurs sections ; que le club en conséquence ne s’assembloit pas ces jours-là, & par ce moyen les patriotes pouvoient être partout[32]. »

        Nonobstant, les Antipolitiques considéraient dans leur majorité que les sections permanentes, ils seraient mieux à même de débusquer les « modérés » qui menaçaient les patriotes, modérés qui, à Sedan, tenaient aussi les sections[33]. D’ailleurs, dans la même pétition, les Antipolitiques demandaient que « la comune donne un logement a [leur] frère Michel et a sa famille pour que sa personne soit en suretté ». Mais les sections n’étaient pas les corps constitués qui peinaient à faire face à la pression de la société populaire. Elles allaient s’engouffrer dans la brèche ouverte et débouter « les intrigants[34] ». Jacques Guilhaumou écrit à ce propos que « la désignation d’intrigants concerne essentiellement […] les dirigeants jacobins[35]. » Les sections pensaient-elles que les clubistes les percevaient comme des auxiliaires, légitimant davantage encore une forme d’institutionnalisation, ou avaient-elles un autre dessein ? Là réside un non-dit de taille. Et la première des confusions est instillée par des clubistes, comme l’atteste la déclaration de Vaucel : « un membre combattit mon opinion en disant que les meilleurs sociétés étoient les sections[36] […] ». Les sections se saisirent de cette possibilité et leurs passages au club donna la sensation à ses membres que les sectionnaires s’inscrivaient dans une forme de gratitude à leur endroit. Modérés des sections et modérés de la commune se voyaient offrir par la société populaire le pont qui les lierait.
        Le 6 avril, deux sections remerciaient les Antipolitiques de leur délibération quant à la permanence, l’Egalité soulignant « pour decouvrir les intrigans[37]. » La Section des Sans-Culottes venait également annoncer que des remerciements aux Antipolitiques avaient été votés pour le même motif. À l’Égalité, on avait pétitionné de faire faire une clochette pour chaque section – ainsi, elles ne pensaient pas isolément les unes des autres – et une carte pour chaque particulier de la section avec le numéro de sa maison ; en somme, on propose une carte de membre, comme dans un club politique. Les Antipolitiques prétextaient que la pétition n’était pas signée pour « passé a l’ordre du jour », tout comme la proposition d’amendement des Piques le 7 avril de faire nommer les députés par les sections[38]. En fin de séance, une seconde députation des Sans-Culottes venait « faire part dune deliberation pr s’assembler soir et matin[39]. » 

Les Antipolitiques comprennent ce qui est en train de se passer. Non seulement ils ne contrôlent pas les assemblées sectionnaires, mais en plus celles-ci, aux mains des modérés, empiètent sur le terrain politique et concurrencent la société populaire. Aix est encore en anticipation d’une configuration septentrionale, Maxime Kaci identifiant l’apparition à Lille, fin mai 1793, de tensions entre « deux réseaux concurrents[40] ».

        Aussi, le 9 avril, alors que la section aixoise des Sans-Culottes vient de demander adhésion à une délibération sur le désarmement des suspects, adhésion accordée[41], la société « fait la motion de demander a la municipalité qu’elle invita les sections à ne s’assembler que le dimanche le matin et le jeudi parce que ce jour la societé ne sassemble pas[42]. » En réalité, les réunions antipolitiques sont quotidiennes, mais voilà que celles des sections devenaient parallèles à celles du club. De surcroît, alors même que les Antipolitiques sont en train de croiser le fer avec la municipalité, ils lui demandent d’intercéder en leur faveur et de renier ce qu’elle a décrété. Pourtant, la municipalité, qui espère encore que sa « négociation » avec le club aboutisse[43], répond favorablement à la demande[44]. Les Antipolitiques qui avaient joué la carte de la légitimation par les sections pour marcher contre la municipalité essayaient désormais de légitimer leur « invitation » aux sections à ne plus s’assembler quotidiennement grâce à l’appui de la municipalité. La stratégie, grossière, n’avait aucune chance d’aboutir. En envoyant « là petition aux sections pour les inviter a se rendre à lintention de la municipalité et de la société », ils incitaient purement et simplement les sections à se retourner contre eux en s’associant avec le corps municipal. 
        Néanmoins, le 12 avril 1793, « une deputation des membres du directoire du district et de la municipalité dans le nombre desquels Ferrant en était, [et] il est monté a la tribune pour faire part de tout le bon travail que les sections font journellement […] pour voler au secours des la patrie, en faisant observer qu’il serait a propos que tous les membres fréquentassent les sections, qu’encourageasse la societé [prit ?] une heure determinée et fixe pour l’heure de la societé afin que tous les membres se trouvent aux sections et après a la séance de la société[45]. » Ce 12 avril est un point de bascule pour les Antipolitiques. Tandis qu’ils étaient fragilisés – la municipalité avait jusque-là tenu bon[46] –, la délibération finissait de les discréditer alors qu’ils avaient déjà perdu de leur popularité – compromis dans les pendaisons de début d’année[47]. De surcroît, l’orateur semble dire que les Antipolitiques désertent les assemblées sectionnaires dont ils avaient pétitionné la permanence pour débusquer les « intrigants ». Mais comment exercer un quelconque contrôle en n’assistant pas ou peu aux assemblées ? Michel Vovelle a par ailleurs relevé la même contradiction à Marseille, soulignant la modestie de l’engagement des Jacobins dans l’activité sectionnaire : « sur 120 parcours individuels analysés […], 30 jacobins (soit le quart) n’ont fait apparemment qu’une visite dans leur section, […], 21 soit 17,5 % entre 8 et 20, 7 seulement (6 %) ont été véritablement assidus[48] […] ». 
        Comprenons que la tenue des assemblées de sections parallèlement à celles des Antipolitiques prive ces derniers d’un public qui, peut-être, cherche une alternative à l’omniprésence du club. Peut-être aussi y a-t-il un absentéisme à l’avantage des sections[49]. Ce duel entre Antipolitiques et sectionnaires aixois est analogue aux affrontements à Sedan, en juillet, entre Jacobins et modérés, Maxime Kaci soulignant que les seconds « s’engagent dans la reconquête du pouvoir local[50] », dans un combat qui fait rage. Ajoutons qu’alors que les Antipolitiques ont demandé à ce qu’on limitât les assemblées sectionnaires, on leur répondit qu’il leur faudrait adapter leurs horaires de réunion à ceux des sections. Enfin, et cela est une illustration spectaculaire des rapports de force et des divisions au sein de la société populaire, tout ceci est annoncé par l’organe du juge de paix Ferrand, Antipolitique éminent ! « La proposition mise aux voix il a été deliberé unanimement que la seance de la societé ne souvrira demain qu’a huit heures précises[51]. »
 
La société populaire a déjà perdu son duel avec les sections, pourtant, trois jours plus tard, elle se livre à un nouveau revirement. Elle tente un coup de force autoritaire avec l’énergie du désespoir : dire aux sections que le dessein de la société est qu’elles ne se rassemblent que le dimanche et le jeudi de chaque semaine[52]. Pour cela elle députe un bataillon de douze commissaires, dont la plupart sont des Antipolitiques de premier plan : Figuiere, Brunache fils, Arbaud, le peintre Gibelin, Michel, André, Sault. Les sections, en position de force et sachant probablement que les Antipolitiques se déchirent, ne cèdent pas. De leur point de vue, elles exercent de plein droit la souveraineté populaire.

        Les sectionnaires aixois tiennent donc la même ligne que les Marseillais. Jacques Guilhaumou souligne que « le 23 avril, la section 7 s’insurge contre les intrigants qui répandent l’idée que ‘’les sections ne doivent point être permanentes’’. Cette attaque vise autant les jacobins radicaux que les représentants en mission[53]. »  Les Antipolitiques, eux, s’acharnent. Alors qu’ils ont appris le 18 avril que la section de l’Égalité a expulsé de son sein les citoyens désarmés[54], parmi lesquels des Antipolitiques, « le citen Réverdit demande qu’on fasse executer la deliberation relative à la fixation des seances des assemblées de sections[55]. » La non-exécution de la délibération par la municipalité qui feint alors l’ignorance démontre qu’elle a définitivement pris le parti des sections. Elle agit donc à rebours de ce que feraient les autorités constituées axonaises au début du soulèvement des sections, deux mois plus tard, Laurent Brassart indiquant même que celui-ci fut géré avec modération[56]. C’est le seul moyen pour les modérés au pouvoir à Aix d’échapper aux pressions politiques de la société populaire. Société populaire qui en était venue à un tel état d’exaspération, consciente que sa survie même était en jeu, qu’elle allait réclamer le 19 avril 1793 « que petition soit faite de suite alla municipalite pour que le setion ne sasemble plus afin de ramener la paix et la tranquilité populaire et de meme petition aux commisaire de la Convention nationale[57] ». Réitération faite en fin de séance, les commissaires du club accompagnant même le concierge de la section des Sans-Culottes qui avait annoncé avec une cloche la réunion de son assemblée. La fermeture des sections fut décrétée par Bayle et Boisset[58] mais ne fut pas suivie d’effet. Pour les Antipolitiques, il était désormais trop tard, les sections s’étaient émancipées de leur emprise.
 
Les sections s’autonomisent

        Jacques Guilhaumou relève qu’au printemps 1793 à Marseille, « en quelques jours, non seulement les sections ont acquis leur autonomie politique face aux représentants en mission, mais elles disposent d’une section leader[59] ». Une autonomie sectionnaire observée également par Michel Biard et Pascal Dupuy[60]. La configuration aixoise est analogue au schéma marseillais à ceci près que nous n’identifions pas de « leader » parmi les sections. Elles semblent fonctionner de manière parfaitement coordonnée, submergeant la société populaire de délibérations diverses, offrant un front uni et une tactique opérationnelle manipulaire, c’est-à-dire toujours en mouvement, chacune prenant le relai de l’autre, sans que l’une ne dirige les opérations.
        La première tentative d’autonomisation à Aix était symbolique, elle venait souvenons-nous de la section de l’Égalité qui désirait réaliser le 6 avril des cartes pour ses membres. Mais le lendemain, la section des Sans-Culottes prenait une délibération qui ouvrait la porte des assemblées sur un terrain foncièrement politique assimilable à une mesure de salut public : « une députation de la section des Sans Culotte fait part à la société d’une délibération tendante à faire fermer les caffés, [cabanons ?] [ ?] à dix heures[61]. » Les Antipolitiques pourtant en première ligne dans la surveillance des suspects et l’exécution de mesures d’exception n’avaient jamais envisagé une telle restriction. Aussi allaient-ils opposer une fin de non-recevoir, soulignant que sous l’Ancien Régime les cafés étaient ouverts jusqu’à onze heures[62], et sans faire valoir que ce type de délibérations ne relevait pas des prérogatives des assemblées sectionnaires dont ils avaient demandé la permanence quatre jours plus tôt[63].

Le 8 avril, c’était autour des sections de l’Égalité, des Piques et de la Révolution d’y aller de leurs mesures. « Lorateur [de la section de l’Égalité] dit quils ont deliberé de faire une adresse a la Convention nationale pour quil fasse quelque gratification à la ville d’Aix, ainsi quelle a fait a diverces ville de la Reprublique. De plus que deux comsses de chaque section de la ville se rassembleré le matin pour ce rendre compte des deliberations dans chaque section respective[64]. » Il était donc question de s’adresser directement au législateur, mais de surcroît la section de l’Égalité disait de manière à peine voilée que les sections étaient en train de se coordonner et de se doter d’une structure pour le faire.

        Les Antipolitiques toujours chevillés à cette tentative de contrôle des assemblées lui répondaient à contretemps « […] que six conses ce transporteré demain au prés des section pour leur fair part que quant il nous fairons part de quelque deliberation il veuille bien nous les metres par écrit. » Quant à la deuxième députation de l’Egalité, elle concernait « la succursale de St Jean qui demande quil y soit donné le titre de paroisse. Ajourné a demain[65]. » Le verdict était cette fois-ci lapidaire.
Les députations de l’Égalité avaient été précédées par celle des Piques, laquelle avait fait part d’une délibération forte, l’organisation d’un tribunal populaire[66]. « L’asamblée [des Antipolitiques] ce reserve de metre laddesion a cette deliberation après un ajournement. » Les Piques font part, les Antipolitiques ajournent. La section de la Révolution quant à elle avait été plus loin dans ses propositions du 8 avril. Non seulement la section de la Révolution réclamait à son tour des cartes pour les sectionnaires[67], délibérait relativement à la maison publique, mais en plus elle délibérait « letablissement dun comité central[68]. » Il est fort probable que ce comité central des sections aurait la fonction de coordonner leurs assemblées et leurs actions. Les sections marseillaises œuvraient dans la même direction, Jacques Guilhaumou y voyant un « exercice quotidien de la ‘’démocratie pure’’ », le comité, organisé en bureaux, prenant « peu à peu la place du comité central de surveillance[69]. » Les Antipolitiques mettent à l’ordre du jour du lendemain leur réponse.

Nul doute que ce 8 avril ait été celui de la prise de conscience de l’autonomisation en cours des sections. Les Antipolitiques n’allaient cesser de s’attaquer frontalement au projet de comité central de sections. Ils convenaient tout d’abord d’essayer de s’appuyer sur la municipalité, l’invitant « à ne point donner sont adhesion à la formation d’un comité central des section et de metre à execution [la] loy du 27 mars 1793 qui met hor de la loy les aristocrates et les ennemis de la Revolution[70]. »  La motion était délibérée alors que l’on parlait des factieux qui menaçaient la République une et indivisible.

        N’ayant pas obtenu de réponse de la municipalité dans la journée – ce qui est en soit une réponse –, les clubistes réitéraient la démarche en essayant de forcer la main des élus dans la soirée : « envoyer des commissaire à la municipté pour prendre la reponse du comit central relatif à notre petition d’aujourdhuy afin que ce comite central n’aie pas lieu[71]. » Face à ce club trop oppressant pour eux, les élus aixois agissent dans le sens parfaitement contraire à celui des élus de Soissons, dont Laurent Brassart remarque qu’ils pétitionnent au département de l’Aisne à la fin du printemps 1793 « pour mettre en échec ‘les coalitions et systèmes de fédéralisme[72]’ ». 
        La municipalité aixoise désormais liée aux sections, les Antipolitiques tentèrent de briser le comité en convoquant la loi. En effet, un membre demandait le 9 mai qu’il soit dénoncé « se fondant sur l’illégalité de sa formation[73] ». Le positionnement est analogue à celui, fin mai, des patriotes prononcés ardennais sur fond d’antagonismes sociaux, le bachelier Mogue exigeant, en vain écrit Maxime Kaci, la dissolution d’une assemblée des modérés qu’il jugeait « […] illégale et clandestine[74] ». La société d’Aix entendait alors consacrer sa séance du lendemain sur ce seul objet. Les sections avaient tenté une conciliation le 5 mai. Cherchaient-elles à les associer véritablement à ce comité central ou à phagocyter le club en accentuant les divisions internes ? Toujours est-il qu’elles firent une démonstration spectaculaire analogue à celles abondamment pratiquées par les Antipolitiques : elles députèrent en séance un bataillon de commissaires !

La députation des six sections « […] depose sur le bureau une deliberation par la qu’elle elle invite la société de nommer deux membres pour être adjoint au comité central dit de sureté. On discute sur cette proposition. Divers propose de ne pas adopter cette proposition. Delibere que la société n’admetré pas son veu a cette proposition en ayant reconnu son inutilité[75]. » 

        La précision quant à la discussion, l’indication « divers propose », l’absence des mots « à l’unanimité » à l’issue d’une délibération aussi importante indiquent que les sociétaires sont divisés. Certains membres ont-ils basculé ? Michel Vovelle s’interroge relativement aux Jacobins marseillais : « Ces militants assidus, de quelle trempe sont-ils, et pour tout dire de quel côté ? Ultimes résistants à la tentation fédéraliste, ou en train de virer eux-mêmes[76] ? » Les Antipolitiques récalcitrants ne s’opposent pas à ce comité de sûreté par une quelconque hybris qui les aurait amenés à considérer qu’eux seuls sont garants de la lutte contre « l’aristocratie », mais parce qu’ils sont convaincus, à l’instar des Jacobins marseillais, qu’il est une arme contre les patriotes, comme le démontre leur délibération du 7 mai 1793, quand « une deputation de la  section de la Liberté est introduite et dépose sur le bureau une adresse que le comité central de section à soumis au sections pour leur donner leur adhésion. Cette adresse contient des [?] contre les patriotes de 1789. En un mot c’est un libelle [scandaleux ?]. La societé voue au [?] le plus vil une adresse aussi incendiaire[77]. »
        Le cri d’alarme du Jacobin marseillais Isoard quant à « quatre-vingt-douze qui a voulu attaquer quatre-vingt-neuf[78] » avait donc été compris et réinvesti à bon compte par les Antipolitiques d’Aix, farouchement engagés, et à l’unanimité le 7 mai [79], contre l’organe de la coordination des « patriotes aixois du 10 août ». Cette coordination était d’autant plus réalisable que chaque section semblait capable de s’organiser à la manière de la société populaire. « La section de lunion vient annoncer quil ont [fer ?] un commite permanent et il offre en meme temps leurs fortunes et leurs vie et jure de ne jamais dementir le vœu de leurs coeurs[80]. »
        Les sections d’Aix avaient véritablement changé de nature, se substituant de plus en plus à la société populaire et tentant probablement de réaliser ce que les assemblées marseillaises réalisaient elles-mêmes. Accusant les clubistes phocéens d’être des intrigants ayant promu l’anarchie et le despotisme, elles assument, nous dit Jacques Guilhaumou, « le rôle de la société républicaine[81] ».
 
Se rapprocher des sections de Marseille ?
 
        Après une déchirure, la société d’Aix se régénère une première fois le 28 avril 1793[82]. Dès lors s’installe un basculement, certes éphémère mais significatif. En effet, le club entre directement en contact avec les sections de Marseille. Les opérations avaient en réalité été amorcées le 31 mars alors que rien ne semblait encore opposer clubistes et sectionnaires aixois mais tandis que le club de la rue Thubaneau était déjà aux prises avec les sections marseillaises[83]. Les Antipolitiques avaient envoyé une adresse « aux 24 sections de Marseille [a ?] [leurs] affiliés et affichée dans la ville a leffet de tranquilliser les citoyen sur les mesure perfide qu’on [exhaset ?] les intrigant et les factieux de [leur] ville[84]. ». »
Les Antipolitiques avaient-ils cherché à établir un lien direct avec les sections marseillaises pour s’émanciper du club marseillais et le fragiliser ? En Provence comme dans les Ardennes, les rivalités et considérations locales nourrissent les luttes de pouvoir[85]

Prenaient-ils consciemment le pas sur les sections aixoises ? Si tel était le cas, cela s’avéra inefficace car la fragilisation des Jacobins marseillais au profit des sectionnaires encouragea les assemblées aixoises. En effet, dès début avril, elles avaient à leur tour établi la connexion avec les sections de Marseille, demandant tout de même aux Antipolitiques le 8, via la section de l’Union, un commissaire pour se joindre à ceux des assemblées sectionnaires pour porter une lettre à Marseille[86]. La société « passe a lordre du jour jusqua [lecriture ?] de la lettre ». Le lendemain, pensant conserver le contrôle, elle y adhère finalement[87]

        Nous ne savons rien de cette adresse, mais les sections aixoises, désormais liées aux marseillaises, vont plus loin et tentent de phagocyter le club qui a déjà demandé la limitation des assemblées de la cité. Ainsi, le 11 avril, une députation des Piques demande à ce qu’une adresse à la Convention soit envoyée aux sections de Marseille et aux corps administratifs ; « la société passe a lordre du jour[88]. » Ce n’est qu’après régénération du club que le ton change et emprunte les accents des modérés marseillais, qui triomphent des représentants en mission[89]. Ainsi, on nomme le 28 avril 1793 douze commissaires pour se porter le lendemain matin « […] chez les commissaires des sections de Marseille qui se trouvent dans se moment dans notre cité pour leur témoigner les sentiments d’union et de fraternité que nous avons pour les 24 sections de Marseille en leur assurant l’amitié la plus intime et leur communiquer nos veux sinceres relativement aux sections de notre Cité[90]. » 
  Des « modérés » auraient-ils pris la société populaire ? Une société renaissante qui se revendique de la Montagne[91], un bureau nouvellement élu[92] qui compte Figuière, Brunache, Lantelme, lesquels ne sont pas les éléments les plus modérés du club, ou encore Réverdit qui un mois auparavant jour pour jour réclamait l’exécution de la délibération relative à la limitation des séances[93] ! Et si les Antipolitiques tentaient de se rapprocher des sections de Marseille pour qu’elles intercèdent en leur faveur auprès des sections d’Aix ? La médiation extérieure, pour tenter de survivre… Le 29 avril, alors que les Antipolitiques ont des tensions avec les Jacobins marseillais[94], le pont avec les sections marseillaises, dont on affirme le républicanisme, est franchi.

Mais cet appel à l’union et la fraternité entre « véritables républicains » n’est pas désintéressé, puisque l’on délibère vouloir « [effacer ?] jusqua la moindre trace de dissencions tant pour le passé que pour lavenir ; de demander ladhesion des sections et de nos braves freres de Marseille pour rendre la liberté aux deux citoyens[95]. » 

        Il s’agit bien de prouver que la société populaire est dans les bons principes, notamment relativement à « la liberté des citoyens » et à partir de là, solliciter l’élargissement de deux prisonniers. De surcroît, alors que le rapport de force est pour l’heure à l’avantage des sections, il faut faire oublier les pendaisons de l’hiver, les mesures d’exception et surtout, l’hostilité à l’encontre des sectionnaires aixois, sur la base d’une opposition qui fut frontale relativement aux exigences des clubistes d’encadrement des prix et en taxant les sectionnaires et les corps constitués de « modérantisme ». Ici encore, les Antipolitiques ont, à l’instar des patriotes ardennais dont certains siégeaient au comité de salut public du département, exercé des « menaces à l’encontre des ‘citoyens riches’ », appelant, nous dit Maxime Kaci, la réaction des autorités modérées[96]

La société d’Aix demande donc le 29 avril à « […] jeter un voile salutaire sur tous les objets de dissension » et assure vouloir « […] maintenir [la] liberté, l’obeissance aux lois et faire respecter les personnes et les propriettés, sauf les droits envers ceux contre qui on pourrait prouver d’etre allé à main armée exiger des contributions forcées. » La mise en accusation et la menace de poursuite des personnes ayant exigé des contributions forcées est indirectement un désaveu de la politique des Jacobins marseillais et une main tendue aux sectionnaires de la cité phocéenne[97]

        Le déroulement de la séance du 29 avril 1793, où l’orateur des sectionnaires marseillais et le président des Antipolitiques échangent des « vues de paix et de fraternité », où Aixois et Marseillais s’unissent par « le baiser de paix », laisse transparaître l’illusion de « ne faire désormais qu’un peuple de freres et par ce moyen apporter aux enemis de la patrie un rempart [formidable ?][98]. » Les Antipolitiques éprouvaient là la force de conviction des sectionnaires marseillais, décidés « ‘’d’oublier pour toujours les divisions passées, pour ne s’occuper désormais qu’à venir au secours de la République[99]’’. » Après la détermination manifestée contre les sections aixoises, cette flagornerie à l’endroit des sections marseillaises peut déconcerter. S’agirait-il, comme dans les Ardennes, de la manifestation de « l’espoir de l’union de tous les républicains face aux menaces[100] » contre-révolutionnaires ? Cela allait durer près de dix jours. Pourtant, l’analyse des sources nous pousse à interroger la sincérité de la démarche, ou au moins l’unanimité au sein de la société même après régénération. Effectivement, derrière cette conciliation de façade avec les sectionnaires marseillais, l’hostilité à l’encontre des sections d’Aix demeuraient intactes. En réalité, les Antipolitiques n’ont rien perdu de leur radicalité. Le 3 mai, ils travaillent à l’élaboration d’un bataillon et à l’armement des patriotes – on trouve alors comme commissaires, notamment, Lantelme et Brunache[101]
        Quant aux sectionnaires aixois, prendraient-ils acte d’une réconciliation possible avec les Antipolitiques, comme pourrait le laisser penser l’invitation de la section de la Révolution, le 3 mai, à réunir les commissaires des deux entités pour inviter les Marseillais à assister à une fête civique le lundi suivant[102],  ou se livreraient-ils aussi à un jeu de dupes ? Ont-ils réellement intérêt à offrir ce front commun ou veulent-ils se servir du club pour appuyer un projet qui leur est propre ?

Pis, les sectionnaires marseillais ont-ils cherché à adoucir les clubistes avant de laisser les sections d’Aix s’abattre sur eux comme ils le font à Marseille[103] ? Il semblerait que les arrière-pensées ne soient pas l’exclusive des Antipolitiques, ce qui n’est pas de bon augure pour sceller une paix dont on a pourtant juré qu’on la désirait ardemment, comme le suggère l’interrogation des clubistes, le 3 mai encore, relativement à une lettre de Marseille à l’attention des sections[104]

        C’est par ailleurs le 3 mai toujours que les Antipolitiques discutent de la situation de leurs frères les Jacobins de Marseille, se divisant sur l’attitude à adopter[105]. Ils semblent avoir choisi, le 6 mai, à l’unanimité, lorsqu’une députation de la section de l’Union leur demande quatre commissaires pour voter des remerciements à leurs frères les sectionnaires de Marseille et leur jurer une union intime[106]. Pourtant, la veille, une longue discussion avait encore animé la séance de la société populaire. Alors qu’une délibération des sections leur demandait de nommer une députation à l’effet de participer à la fête civique en l’honneur des sectionnaires marseillais, ils refusaient cette fois-ci[107]. La discussion avait été longue, ce qui atteste une fois de plus les désaccords internes et expliquent les revirements réguliers, et la société avait nommé dix commissaires auprès des Marseillais pour justifier son absence. Ils devaient « leur déclarer son intention relative au comité central et qu’elle ne peut assister à cette fête tandis que lunion la plus parfaite ne regnera pas parmi [eux]. » Les Antipolitiques n’avaient donc jamais renoncé à anéantir ce projet de comité central des sections. Ils avaient simplement changé de stratégie, peut-être au gré d’un changement de majorité en interne. La société ne participerait pas à cette fête. Mais la société devait se raviser, encore...
        Suite au rapport des commissaires le 5 mai sur la « sensibilité » témoignée par les sectionnaires quant au refus des Antipolitiques, « […] il a été definitivement deliberé que la société prendrait part a la fette par une députation de huit membres et de suitte des commissaires ont été envoyés auprès de nos frere de Marseille pour leur manifester notre resolution[108]. » Ici, deux éléments sont capitaux. D’abord le poids des mots. L’adverbe « définitivement » clôture sans appel la discussion, le message adressé aux membres hostiles au rapprochement avec les sectionnaires ne laisse planer aucune ambiguïté. Par ailleurs, les Antipolitiques sont résolus à participer à la fête. Nous n’avons jamais lu dans les sources, auparavant, le mot « résolution ». La société a adopté un compromis. Non seulement elle ne participerait pas en corps à la fête civique en l’honneur des sectionnaires marseillais, mais en plus elle ne députe que huit commissaires, ce qui, pour une occasion de cet ordre, est purement symbolique – et moins que le nombre de commissaires qu’elle a député pour signifier le refus initial. Ces 5 et 6 mai ont été un ultime soubresaut d’une alliance bancale et qui, au vu du contexte provençal en général et aixois en particulier, au vu de l’essence foncièrement radicale de cette société populaire, ne pouvait qu’aboutir à l’échec et à la marginalisation des « jacobins sectionnaires[109] » du club, quand bien-même ils ne l’eussent été que de circonstances. La députation des sections de Marseille et Aix auprès de la Convention ne devait pas y être étrangère[110].
        Le 7 mai, cette union chimérique volait en éclat, les Antipolitiques refusant catégoriquement aux « Sans-Culottes » d’adjoindre deux commissaires à ceux des sections pour accompagner les Marseillais[111]. Nonobstant, un membre se risquait encore, le 12 mai, à une ultime tentative de conciliation ou une velléité illusoire de contrôle. Il proposait rien moins qu’une assemblée extraordinaire à trois heures le lendemain « afin d’inviter tous les membres à aller dans les sections pour assister à la nommination des commissaires que les sections envoient à Paris. L’assemblée délibere l’ordre du jour[112]. » La rupture était consommée.

Au final, les divisions internes eurent raison de la force de frappe de la société et l’offrirent aux coups de taille des modérés. Tout d’abord, relativement au comité central des sections, mis en accusation par les Antipolitiques le 8 mai 1793. Une démarche jugée incivique par les sectionnaires, qui aboutit à la désolidarisation de clubistes de leur bureau[113], la société allant jusqu’à écrire à ses affiliées le 15 mai « […] que nous etions dans l’erreur et que nous desavouons notre lettre du 8 may[114] ». 

        Ensuite, toujours en mai, lorsque les sections privent les canonniers de la clé de la poudrière, remise à leur comité central. A l’instar de la société de Lille, qui voit à l’été 1793 les soldats l’intégrer massivement affirme Maxime Kaci[115], les canonniers étaient nombreux aux Antipolitiques et cette délibération sectionnaire avait soulevé leur indignation[116]. En effet, elle faisait suite à une pétition de plusieurs sections « […] tendante à faire désarmer ceux qui avoient contribué au désarmement des personnes suspectes & de faire réarmer ces derniers[117]. » Le 26 mai, la compagnie des Piques de la section de l’Égalité procédait même au désarmement d’un Antipolitique[118]. Néanmoins, les clubistes furent balayés dans la passe d’armes autour de la clé de la poudrière, les sections prenant l’initiative d’un compromis. Le 14 mai en effet, elles confiaient à Michel les clés de la poudrière et demandaient son agrément à la société, qui l’acclama[119]. Mais voilà, Michel était un Antipolitique modéré qui avait été placé sous la protection de la très modérée section de la Révolution un mois plus tôt[120] et qui de surcroît était officier municipal[121]
        Enfin, Ferrand avait réclamé le 21 avril la déchéance de Leroy[122], commandant de la Garde nationale d’Aix et membre de la société. Ce dernier est l’archétype du « Jacobin sectionnaire ». Il avait demandé, à la tête d’une députation de la section de l’Égalité, que la municipalité mît à exécution les mandats d’arrêt contre les pendeurs de l’hiver[123], et ces pendeurs étaient… Antipolitiques[124] ! La dénonciation de Leroy, à qui l’on ôta son diplôme le 22 avril[125], déchira la société, des clubistes en accord avec sa démarche furent accusés d’avoir dénoncé des patriotes[126].


        Nous comprendrons donc que le duel auquel nous avons assisté ne pouvait pas être limité à une opposition entre clubistes et sectionnaires, calquée trait pour trait sur la configuration nationale. En Provence, les lignes étaient plus brouillées. Néanmoins, nous ne pouvons pas non-plus effacer d’un trait de plume cette configuration, car nous assistons aussi à une confrontation de perceptions entre patriotes, entre républicains. D’ailleurs, avant la mi-mai, deux sections avaient pris l’initiative d’une adresse à la Convention réclamant une constitution républicaine et demandé l’adhésion de la société populaire[127]

Société populaire et sections ne s’affrontaient pas pour ou contre la République, mais pour définir la nature de cette république, spécifiquement à un domaine particulier. Effectivement, tandis que modérés et disons radicaux faisaient converger leurs forces contre les aristocrates, contre le fanatisme religieux, ils se déchiraient sur la question de l’économie. Les sectionnaires entendaient circonscrire la Déclaration de 1789 à la reconnaissance légale des droits politiques s’inclinant devant la liberté absolue de commerce, tandis que les Antipolitiques, qui voyaient dans les hommes politiques des intrigants au service de leurs intérêts propres[128], estimaient que l’exercice du pouvoir devait être démocratique et garantir à tout un chacun son droit à l’existence.

        Effectivement, dans leur adresse du 5 mai 1793 aux sociétés affiliées, les Antipolitiques soulignant que « l’énergie des Sociétés Populaires » avaient terrassé « la classe privilégiée des nobles » et « établi la République sur les bases sacrées de l’Egalité & de la Liberté », mettait en garde contre « une classe plus dangereuse » ;

« cette classe est celle des Capitalistes[129] ».

        Ce propos tranché ne doit pas cacher les successions de crises et les fractures de la fraternité entre clubistes, et qui finirent de les balayer. Les Antipolitiques d’Aix, désarçonnés, agonisent à terre. Les sections n’ont qu’à donner le coup de grâce. C’est chose faite le 8 juin 1793. Il n’y eut même pas de séance. Sur le procès-verbal, on ne lit que ces quelques mots : « Registre contenant 27 et demi feuillets. Paraphé le 8 juin 1793 l’an 2d de la Republique[130]. » Sous la signature, il est simplement écrit « commsre de la Section n°.6. » Cinq jours après celle de Marseille[131], la société populaire est fermée ! A la veille de l’insurrection fédéraliste, à Aix, les sections ont triomphé. 
 
 
 


[1] AD Bouches-du-Rhône, L 2025 : Cercle des Antipolitiques établi dans la ville d’Aix le 1er novembre 1790, Discours des associés à la Municipalité pour l’érection de leur Cercle, p. 1.
[2] Gallica, Bibliothèque nationale de France, 8 – LN27 – 34846 (6) : Lettres des vénérables frères antipolitiques et de l’abbé Rive, présentées à MM. Les commissaires du Roi, dans le département des Bouches-du-Rhône, le 13 janvier 1791 avec une autre lettre du même abbé Rive, aux mêmes  commissaires.
[3] BM Aix-en-Provence, Aff. 1790.09.27 : Discours prononcé par M. Pascalis avocat, ancien assesseur, à l'audience de la chambre des vacations du Parlement de Provence le 27 septembre 1790, p.2.
[4] Voir Michel Vovelle : « Les patriotes se sont précocement regroupés dans des clubs : dès le 9 mai 1790, un club des Amis de la Constitution rassemble hommes de loi, marchands, membres des professions libérales, municipaux aussi. », Michel Vovelle, Histoire d'Aix-en-Provence, op. cit., « Entre Révolution et Contre-Révolution », p. 234.
[5] « Personnage représentatif des ‘élites’ bourgeoises qui forment la municipalité, Espariat est homme d’ordre : partisan de la liberté des grains comme de la légalité ; […] », Michel Vovelle (Dir.), Histoire d'Aix-en-Provence, op. cit., « Les premiers pas de la révolution constituante », p. 233.
[6] Michel Vovelle écrit : « […] le 22 août 1792, au temps où la Provence apprend la chute de la royauté, une ultime expédition marseillaise investit l’Hôtel de Ville d’Aix, et en un vandalisme symbolique lacère les tableaux représentants ‘’les anciens comtes de la ci-devant Provence à la France’’ ; […] au retour les Marseillais emmènent avec eux les administrateurs du département et les présidents et les greffiers du Tribunal criminel. », Michel Vovelle, Histoire d'Aix-en-Provence, coll., Aix, Edisud, 1977, « Le paroxysme de la Révolution (1792-1793) et la première Terreur », p. 284.
[7] AD Bouches-du-Rhône, L 2026 : procès-verbal de délibérations du 25 avril 1791, p. 93. La lettre est du 21. En réalité l’affiliation de Marseille, les Antipolitiques sollicitant encore Rive le 5 août pour essayer d’obtenir la reconnaissance du club de Paris, dont nous n’avons pas trace de la réponse. AD Bouches-du-Rhône, L 2026 : procès-verbal de délibérations du 5 août 1791, p. 121.
[8] AD Bouches-du-Rhône, L 2027 : procès-verbal de délibérations du 1er septembre 1792, p. 47.
[9] Voir supra.
[10] Voir Michel Vovelle, Histoire d'Aix-en-Provence, op. cit., « La Révolution à Aix », « La marche des jours », « Les premiers pas de la révolution constituante », p. 277.
[11] AM Aix-en-Provence, LL 282 : Extrait Des Registres Délibérations du Corps Municipal de la Commune d’Aix, 31 janvier 1791, feuille imprimée, non numérotée. Il est indiqué : « Et pour la plus prompte expédition des opérations, nous avons divisé chacune des six sections en huit portions différentes désignées par les N°s 1, 2, &tc., jusqu’au 8 […] ».

[12] AD Bouches-du-Rhône, L 2025 : transports successifs des sièges de la société des Antipolitiques, lettre de la municipalité d’Aix, le 1er septembre 1792, p. non numérotée. La lettre du supérieur de l’Oratoire est adressée au directoire du district, datée du 1er août, probablement par erreur.
[13] Laurent Brassart, Gouverner le local en Révolution […], op. cit., Chapitre 4, « Administrer ordinairement l’extraordinaire : histoire d’une impasse (mars 1703-juillet 1793) », « Fin de partie ! L’implosion du système des pouvoirs locaux », « la crise ‘fédéraliste’, boîte de Pandore des rivalités urbaines », p. 208.
[14] Alan Forrest, « Le fédéralisme en 1793, républicanisme de Province », in, Les fédéralismes-Réalités et représentations 1789-1874, Aix-en-Provence, Publications de l’Université de Provence, 1995, pp. 303-311.
[15] Voir supra.
[16] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 23 décembre 1792, p. 23.
[17] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 26 décembre 1792, p. 25.
[18] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 26 décembre 1792, p. 26.
[19] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 27 décembre 1792, p. 26.
[20] Fond patrimonial de la bibliothèque municipale Méjanes, Aix en Provence, Aff. 29.05.1793, p. 5, 6 et 7.
[21] Voir supra.
[22] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Un fédéralisme avant l’heure », p. 218. C’est nous qui mettons en italique.
[23] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 6 janvier 1793, p. 30.
[24] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 5 janvier 1793, p. 29, voir supra.
[25] Voir infra.
[26] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 25 janvier 1793, p. 45.
[27] Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire. Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « l’affirmation du principe de souveraineté des sections », pp. 175-182.
[28] Voir supra, Chapitre VIII, Une vocation sociale et une mission d’instruction publique contre un projet politique conservateur, 3) Dénoncer la municipalité en bloc, une erreur stratégique ?
[29] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 13 mars 1793, p. 84.
[30] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 3 avril 1793, séance extraordinaire à midi et demi, p. 104.
[31] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Les sociétés populaires au cœur des affrontements de 1793 », p. 222.
[32] AM Aix-en-Provence, LL 283 : Déclaration de Guy-Julien Vaucel, 21 avril 1793, p. 50.
[33] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Les sociétés populaires au cœur des affrontements de 1793 », p. 222.
[34] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 6 avril 1793, p. 106.
[35] Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire. Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « Dénoncer les ‘intrigants’ », p. 187.
[36] AM Aix-en-Provence, LL 283 : Déclaration de Guy-Julien Vaucel, 21 avril 1793, p. 50. Voilà qui nous ramène aux « jacobins sectionnaires » de Michel Vovelle. Les sans-culottes marseillais […], op. cit., Chapitre. V, « Des foules révolutionnaires à l’affrontement des partis », « Jacobins sectionnaires ou sectionnaires jacobins ? », p. 169.
[37] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 6 avril 1793, p. 106. L’encre est effacée en plusieurs endroits.
[38] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 7 avril 1793, p. 107.
[39] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 6 avril 1793, p. 106.
[40] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Les sociétés populaires au cœur des affrontements de 1793 », p. 219. Précisons que l’historien analyse les tensions entre deux clubs, l’un tenu par des Jacobins, l’autre, nouvellement créé, par des modérés.
[41] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 9 avril 1793, p. 109.
[42] Ibid.
[43] Voir Chapitre VIII) Une vocation sociale et une mission d’instruction publique contre un projet politique conservateur, 3) Dénoncer la municipalité en bloc, une erreur stratégique ?
[44] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 10 avril 1793, p. 109.
[45] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 12 avril 1793, p. 111.
[46] Voir supra.
[47] Voir infra.
[48] Michel Vovelle, Les sans-culottes marseillais, Le mouvement sectionnaire du jacobinisme au fédéralisme 1791-1793, op. cit., Chap. V, Des foules révolutionnaires à l’affrontement des partis, Jacobins sectionnaires ou sectionnaires jacobins ?, p. 169.
[49] « Le citoyen Guigues propose d’exclure de la société tout membre qui s’absentera pendant deux jours. La société donne son adhesion à la deliberation […]. », AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 18 avril 1793, p. 116.
[50] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Les sociétés populaires au cœur des affrontements de 1793 », p. 222.
[51] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 12 avril 1793, p. 111.
[52] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 15 avril 1793, p. 113.
[53] Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Chapitre 4, Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793), La dénonciation des « intrigants », p. 183.
[54] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 18 avril 1793, p. 115.
[55] Ibid.
[56] Laurent Brassart, Gouverner le local en Révolution […], op. cit., Chapitre 4, « Administrer ordinairement l’extraordinaire : histoire d’une impasse (mars 1703-juillet 1793) », « Comment gérer une crise politique ? Le système des pouvoirs locaux et la révolte anti-montagnarde », « Un pouvoir montagnard, des pratiques modérés », p. 207.
[57] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 19 avril 1793, p. 116. Les commissaires de la Convention sont Bayle et Boisset. Vovelle écrit : « En vain les représentants Bayle et Boisset tentent de reprendre la situation en mains, et invitent les sections à se purger ‘’des aristocrates qui les souillent et les égarent’’. », Michel Vovelle, Histoire d'Aix-en-Provence, op. cit., L’épisode fédéraliste, p. 287.
[58] AM Aix-en-Provence, LL 283 : Pièces relatives à la fermeture des sections d’Aix, ordonnée par les Commiffaires Moyse Bayle & Boisset de la Convention Nationale, & procédure en dépendant, 30 avril 1793, p. 1.
[59] Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « La dénonciation des ‘intrigants’ », p. 183.
[60] Michel Biard, Pascal Dupuy, La Révolution française, Dynamique et ruptures 1787-1804, op. cit., ch. VII « L’apprentissage de la politique », « La politique au quotidien », « clubs et sociétés politiques », p. 148.
[61] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 7 avril 1793, reprise de la séance, p. 107.
[62] ADBR, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 7 avril 1793, reprise de la séance, p. 107.
[63] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 3 avril 1793, séance extraordinaire à midi et demi, p. 104. Voir supra.
[64] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 8 avril 1793, p. 107.
[65] Ibid., p. 108.
[66] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 8 avril 1793, p. 107. Le 18 avril, la section de l’Égalité demandait à son tour la formation d’un tribunal populaire, la société répondait qu’il n’y avait pas lieu de délibérer. AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 18 avril 1793, p. 115.
[67] Notons que s’opèrent une visibilité du rapport de force avec les cartes de membres. En début de séance, un Antipolitique demandait « si suivant Les délibérations des sections, il ne suffiroit pas de porter le diplôme de la société au lieu ou avec la carte du club. » La discussion était ajournée au lendemain. AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 8 avril 1793, p. 107.
[68] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 8 avril 1793, p. 108.
[69] Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « La section 10 forge l’image de Marseille », pp. 188-189.
[70] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 2 mai 1793, p. 5.
[71] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 2 mai 1793, séance reprise à 5 heures de relevée, p. 6.
[72] Laurent Brassart, Gouverner le local en Révolution […], op. cit., Chapitre 4, « Administrer ordinairement l’extraordinaire : histoire d’une impasse (mars 1703-juillet 1793) », « Fin de partie ! L’implosion du système des pouvoirs locaux », « la crise ‘fédéraliste’, boîte de Pandore des rivalités urbaines », p. 208.
[73] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 9 mai 1793, séance reprise à 8 heures de, p. 14.
[74] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Un fédéralisme avant l’heure », p. 216. Pour les antagonismes sociaux dans ce duel à Aix, voir supra, « La ‘quête sectionnaire’ des pauvres : réussite ou échec ? »
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[75] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 5 mai 1793, séance reprise à 5 heures du soir, p. 9.
[76] Michel Vovelle, Les sans-culottes marseillais, Le mouvement sectionnaire du jacobinisme au fédéralisme 1791-1793, op. cit., Chap. V, Des foules révolutionnaires à l’affrontement des partis, « Jacobins sectionnaires ou sectionnaires jacobins ? », p. 172.
[77] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 7 mai 1793, p. 11.
[78] Voir Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Première partie, Puissance et déclin du républicanisme marseillais en 1792, Chapitre 2, « Le républicanisme marseillais se scinde au lendemain du 10 août 1792 », « La ‘mission civique’ dans le district d’Apt (octobre-novembre 1792) », p. 123.
[79] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 7 mai 1793, p. 12.
[80] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 11 avril 1793, p. 110.
[81] Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « La section 10 forge l’image de Marseille », p. 195.
[82] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 28 avril 1793, p. 1, il est écrit « pour que […] la societé pu se purger des perssonages gangrenet d’aristocratie […] ».
[83] Voir Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « L’affirmation du principe de souveraineté des sections, p. 178 ». L’historien souligne que les sections s’insurgent contre la création par les corps administratifs, sur proposition du club, d’un comité révolutionnaire et d’un comité d’imposition.
[84] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 31 mars 1793, p. 101. Gibelin et Muraire sont chargés de la rédaction.
[85] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Un fédéralisme avant l’heure », p. 217. Pour les rivalités entre Aix et Marseille relativement au chef-lieu des Bouches-du-Rhône, voir infra, PARTIE III De la régénération conquérante à la victoire thermidorienne (sept. 1793-mars 1795)Chapitre IX) Une « réintégration » vengeresse et conquérante, 2) L’assemblée générale des sociétés populaires : théâtre d’un duel avec Marseille.
 
[86] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 8 avril 1793, p. 108.
[87] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 9 avril 1793, séance extraordinaire à 3 heures de l’après-midi, p. 108.
[88] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 11 avril 1793, p. 111.
[89] Jacques Guilhaumou écrit : « Les dirigeants jacobins, enhardis par l’appui de Bayle et de Boisset, qui, cependant, décident de quitter une ville peu sûre politiquement, ‘’crient contre les sections’’. La réaction des sections, convaincues de leur bon droit, est particulièrement vigoureuse […] », Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « L’affirmation du principe de souveraineté des sections », p. 184.
[90] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 28 avril 1793, p. 1. Délibération acclamée, et l’on évoque « cette mission fraternelle ».
[91] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : registre commencé le 28 avril 1793, « L’an 2 de La République française une et indivisible et La Montagne », page de garde.
[92] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 28 avril 1793, p. 1.
[93] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 18 avril 1793, p. 115.
[94] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 20 avril 1793, p. 118.
[95] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : registre commencé le 29 avril 1793, pp. 2-3. Les deux citoyens sont Alexis et Nigiuer. Nous ne disposons pas d’informations sur eux. Ils sont peut-être membres des Antipolitiques ou proches du club…
[96] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Un fédéralisme avant l’heure », p. 216.

[97] Jacques Guilhaumou analyse le discours sectionnaire : « En prêchant ‘’le meurtre, l’assassinat, la violation des personnes et des propriétés, le pillage et les lois agraires’’, en levant des ‘’contributions forcées’’, ils [« les missionnaires jacobins »] ont créé un ‘’code d’anarchie’’, ‘’transformé l’anarchie en loi’’. », Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « Dénoncer les ‘intrigants’, p. 187.
[98] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 29 avril 1793, pp. 2- 3.
[99] AD Bouches-du-Rhône, L 1953 in Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « Dénoncer les ‘intrigants’ », p. 184.
[100] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Un fédéralisme avant l’heure », p. 216.

[101] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 3 mai 1793, p. 6. Deux Antipolitiques de la première heure.
[102] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 3 mai 1793, p. 7.
[103] Voir Jacques Guilhaumou : « Les sectionnaires marseillais veulent ainsi démontrer l’inanité de l’accusation portée par les jacobins selon laquelle Marseille serait entrée, après le départ des représentants en mission, dans un état de contre-révolution. Un citoyen de la section 12 déclare, le 30 avril, que les ‘’sections de Marseille ne sont point en insurrection pour faire la contre-révolution ; mais qu’elles font usage de la souveraineté que pour consolider la République une et indivisible et déjouer les malveillants, les intrigants et les traîtres’’. », Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « La section 10 forge l’image de Marseille », p. 188.
[104] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 3 mai 1793, p. 7.
[105] Voir supra, Chapitre VII) La société populaire des Antipolitiques d’Aix et l’accroissement de son réseau d’affiliation, 3) Les sociétés affiliées.
[106] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 6 mai 1793, p. 10. Relevons par ailleurs que ce mois de mai 1793 est la première fois dans l’histoire des Antipolitiques où le terme de « frères » est appliqué à des citoyens qui ne sont ni des clubistes, ni des radicaux engagés dans les bataillons de volontaires ou dans la Garde nationale.
[107] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 5 mai 1793, p. 8.
[108] Ibid., p. 9.
[109] Michel Vovelle, à qui nous empruntons l’expression, s’interroge : « Est-ce un scrupule estimable ou une obstination déplacée qui m’a fait m’acharner à fouiller le comportement des jacobins dans leur section, afin de percevoir les modalités de la symbiose, du parallélisme, puis de la rupture ? », Michel Vovelle, Les sans-culottes marseillais, Le mouvement sectionnaire du jacobinisme au fédéralisme 1791-1793, op. cit., Chap. V, « Des foules révolutionnaires à l’affrontement des partis », « Jacobins sectionnaires ou sectionnaires jacobins ? », p. 167.
[110] Jacques Guilhaumou précise : « Une députation des 32 sections est composée dans le but de l’envoyer à Paris auprès de la Convention : il sera ainsi possible de ‘’détruire les calomnies qu’on pourrait s’être permis de vomir contre le peuple marseillais’’. Le 6 mai, la Convention nationale prend connaissance de l’existence de cette députation par une lettre des commissaires des 32 sections, datée du 1er mai : […] », Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « La section 10 forge l’image de Marseille », p. 188.
[111] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 7 mai 1793, p. 11.
[112] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 12 mai 1793, p. 18. Il s’agit probablement de la seconde adresse que les sectionnaires marseillais préparent à l’attention de la Convention, voir Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Seconde partie, Les fédéralismes marseillais en 1793, Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire – Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « La section 10 forge l’image de Marseille », p. 189.
[113] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 15 mai 1793, 21.
[114] Ibid.
[115] Maxime Kaci, Dans le tourbillon de la Révolution […], op. cit., Chapitre VII, « Au rythme des luttes de pouvoir », « Les luttes politiques : un monopole militant », « Les sociétés populaires au cœur des affrontements de 1793 », p. 222.
[116] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 9 mai 1793, séance reprise à 8 heures, p. 13.
[117] AM Aix-en-Provence, LL 283 : Déclaration de Guy-Julien Vaucel, 21 avril 1793, p. 51.
[118] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 26 mai 1793, 8 heures du soir, p. 26.
[119] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 14 mai 1793, séance reprise à 8 heures, p. 20.
[120] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 10 avril 1793, séance reprise à 8 heures, p. 109.
[121] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbal de délibérations du 16 avril 1793, p. 114.
[122] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 21 avril 1793, séance reprise à 8 heures du soir, p. 118.
[123] AM Aix-en-Provence, LL 283 : Pièces concernant la procédure prise contre divers auteurs & provocateurs de meurtres à la Ville d’Aix ; & pièces qui ont donné lieu aux Commissaires de la Convention Nationale à suspendre les Sections de la dite Ville d’Aix, p. 80.
[124] AM Aix-en-Provence, LL 283 : mandat d’arrêt du 17 avril 1793 et copies de réquisitions du 20 avril 1793, p. 9. Il s’agit de « Blanc, étapier ; Joseph Eyriés ; Baile, concierge, La Jeunesse, rappeur de tabac & Prospert Mouret ; prévenus de complicité des pendaisons qui ont eu lieu dans cette ville & son terroir. »
[125] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 22 avril 1793, p. 119.
[126] AD Bouches-du-Rhône, L 2028 : procès-verbal de délibérations du 22 avril 1793, 2de séance, p. 119. Ceux au sein du club qui ont dénoncé leurs frères sont ceux qui ne souhaitent pas voir la société entâchée. Cf. I) La société populaire des Antipolitiques d’Aix et son réseau d’affiliation, A – Développement interne et régénération (11 août 1792-23 mai 1793).
[127] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : procès-verbaux de délibérations des 8 et 11 mai 1793, pp. 12-13 et 16.
[128]Ibid., pp. 4-5.
[129] AD Bouches-du-Rhône, L 615 ? : La société des Républicains Antipolitiques d’Aix, aux Sociétés affiliées, 5 mai 1793, non numérotée.
[130] AD Bouches-du-Rhône, L 2029 : page du 8 juin 1793, p. 28.
[131] Jacques Guilhaumou écrit : « Le 3 juin, la fermeture du club, faute de participants, est effective. » Jacques Guilhaumou, Marseille républicaine (1791-1793), op. cit., Chapitre 4, « Le fédéralisme sectionnaire, Une expérience démocratique (avril-juin 1793) », « Le club en accusation », p. 193.

Jean-Baptiste Chikhi-Budjeia

Jean-Baptiste Chikhi-Budjeia a grandi et vécu dans la banlieue Ouest d'Aix en Provence. Il est engagé dans des réseaux d'éducation populaire depuis une vingtaine d'années. Militant laïque, républicain radical, il réalise actuellement une thèse de Doctorat d'Histoire moderne sur la sociabilité politique pendant Révolution française. Il est également professeur de Karaté-Do et éducateur sportif professionnel.


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